Initiation aux méthodes intégrées au jardin potager
Chapitre : Biocontrôles
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⇒ Les biostimulants.
La volonté de réduire l’usage des fertilisants industriels et des produits phytosanitaires est à l’origine de l’émergence récente d’un grand nombre de nouvelles substances alternatives extrêmement variées ayant pour objectif de :
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Stimuler les défenses naturelles de plantes (SDP - biostimulants).
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Favoriser l’absorption et l’utilisation des nutriments.
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Augmenter la résistance des plantes aux maladies et aux stress abiotiques.
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Améliorer la qualité et le rendement des cultures.
L’origine et la nature des SDP et des biostimulants est extrêmement variées ; ce sont des micro-organismes vivants, des minéraux, des substances organiques, et même des produits de synthèse qui de ce fait ne sont pas autorisés en agriculture biologique. Leur mode d’action est également très varié. Stimulateurs de sol ou de la germination des graines, régulateurs de la microflore ou de la structure des sols, augmentation de la disponibilité du phosphore, stimulateurs de l’absorption des sels minéraux, sont quelques exemples de propriétés des biostimulants également appelés phytostimulants ou biofertilisants. Certaines substances ou préparations de substances sont à la fois des stimulateurs de défense naturelle de plantes et des biostimulants. Ils sont quelquefois intégrés dans des engrais (comme les engrais organiques contenant des extraits d’algues marines).
Pour citer un exemple, des souches du champignon Trichoderma ont fait l’objet de plusieurs études démontrant qu’elles possèdent une forte activité antimicrobienne à large spectre. La souche GDFS1009 présente un taux de croissance élevé, une capacité de sporulation élevée et de puissants effets inhibiteurs contre les agents pathogènes responsables de la flétrissure fusarienne du concombre et de la pourriture de la tige du maïs (1).
Définition des biostimulants selon le Ministère de l'Agriculture et de l'Environnement (2).
Certains biostimulants sont connus depuis longtemps comme les extraits d’algues utilisés depuis l’antiquité. Les extraits d'algues représentent plus de 32 % du marché des biostimulants (3). D’autres sont apparus récemment comme les micro-organismes et leurs extraits, les extraits de plantes et les biomolécules destinées à stimuler la physiologie des plantes ou encore les modulateurs des activités hormonales et enzymatiques, etc.. Le mode d’action de ces substances est étudié depuis peu par les scientifiques. Des travaux scientifiques sont menés dans le monde pour tenter de connaître comment ils agissent.
Il faut toutefois faire attention aux propriétés annoncées. Par définition, le biostimulant ne doit pas apporter directement d’éléments nutritifs aux plantes (comme les acides aminés). Il y a donc risque de confusion avec certaines fonctions annoncées qui relèvent des biocontrôles ou des méthodes de fertilisation. Les biostimulants sont quelquefois incorporés dans des terreaux ou engrais minéraux ou d’autres substances. On les trouve alors sur le marché sous différentes appellations : additifs agronomiques, activateurs de sols, biofertilisants, stimulateurs de croissance, phytostimulants… Des terminologies quelquefois trompeuses d’autant qu’ils ne sont pas toujours des produits bios. Leur introduction dans des matières fertilisantes classiques permet d'échapper à la réglementation sur les bio-stimulants. Des contrôles sont nécessaires en ce qui concerne notamment les micro-organismes afin de déterminer s'ils ne contiennent pas de toxines ayant des effets sur la santé humaine. Il est précisé dans le code rural que tout ce qui n'est pas autorisé est interdit. Un additif agronomique doit disposer d'une AMM (autorisation de mise en marché) pour être utilisé en mélange avec un engrais.
Pour le jardinier amateur, en dehors des algues, il y a peu de produits sur le marché contenant des biostimulants. Ce sont le plus souvent des extraits d'algues, de champignons mycorhiziens et des terreaux contenant des souches microbiennes.
Si certains sont convaincus de leur utilité, d’autres y voient des poudres de perlimpinpin. Les utilisateurs des SDP ont souvent constaté qu’il existe un défaut de corrélation entre les revendications des fabricants, et les résultats obtenus en plein champ. Par exemple, en ce qui concerne certains produits stimulant les défenses naturelles sur le triticale bio, le bulletin d’information du 3 août 2017 de la chambre d’agriculture du Loiret ne fait apparaître aucune différence significative par rapport à un groupe témoin ne recevant aucun stimulant.
Cette absence de corrélation entre ce qui est prétendu et les résultats de terrain, serait liée selon les promoteurs de ces produits, à l’existence d’une forte influence de facteurs environnementaux et d’autres facteurs qui sont mal connus ou mal compris par leurs utilisateurs. Si certains de ces produits ont fait l’objet de publications scientifiques, il manque encore de données suffisantes quant à leurs utilisations concrètes sur le terrain. Les connaissances scientifiques quand elles existent sont relatives à des situations spécifiques difficilement généralisables comme la variété cultivée, les propriétés physiques et biologiques des sols, le mode de culture, les conditions climatiques locales. Pour toutes ces raisons, de nombreux agronomes estiment qu’il est préférable de stimuler la biodiversité microbienne du sol par des engrais organiques que d’importer des souches spécialisées dans le contrôle d’un pathogène ou d’une fonction biologique (4)
1) Identification of a novel fungus, Trichoderma asperellum GDFS1009, and comprehensive evaluation of its biocontrol efficacy – Plos One – 23-6-2017 - Qiong Vu et all
2) DGAL/SDQSVP/Bureau des intrants et du biocontrôle ; 2e édition du colloque : Construisons ensemble le végétal de demain : des solutions pratiques et durables au service de l'agriculture, du jardin, des espaces verts circulaires ! 29 - 11- 2018
3) Fertilisation, dans la jungle des bios-stimulants ; 271 I Agrodistribution mai 2016
4) Atlas français des bactéries du sol p 27