Initiation aux méthodes intégrées au jardin potager
Chapitre : Biocontrôles
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⇒ Les importations d'auxiliaires utiles.
Selon l’IBMA (International Biocontrol Manufactures Association), 75 % des cultures maraîchères sous abris sous maintenant protégées par des auxiliaires utiles en particulier pour les cultures de tomates, surtout selon les méthodes de lutte biologique par augmentation (augmentation d'une population de prédateurs indigènes d'un bioagresseur). Pour les grandes cultures céréalières et fruitières, cette méthode de contrôle de bioagresseurs en plein air par introduction massive de prédateurs indigènes ou importés est plus difficile à mettre en œuvre en raison notamment de difficultés techniques. En 60 ans de recherches, les méthodes réussies d'introduction par augmentation en plein air sont peu nombreuses ; voici les plus connues :
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La cochenille Dactylopidae originaire du Brésil introduite dans le sud de l’Inde et le Sri Lanka pour réguler le développement d’une espèce de figuier de barbarie envahissante ;
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La coccinelle Rodolia cardinalis utilisée dans plus de 50 pays contre les pucerons après avoir été importée en Californie pour lutter contre l’introduction accidentelle d’une cochenille ;
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Les trichogrammes (Trichogramma brassicæ) qui sont des mini guêpes produites en grand nombre pour neutraliser la pyrale du maïs, et les typhlodromes qui sont des acariens se nourrissant d’autres acariens infectant la vigne ;
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L’introduction de parasitoïdes européens dans le nord de l’Amérique pour lutter contre le bombyx disparate qui ravageait les forêts de feuillus ;
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Le parasitoïde Torymus sinensis importé du Japon pour lutter contre les cynips du châtaignier.
L’importation d’auxiliaires utiles indigènes pour réguler une population de bioagresseurs est une solution à la fois efficace et respectueuse de l’environnement. Elle ne présente aucun risque pour la santé des consommateurs. Par rapport aux produits phytosanitaires, il n’y a aucun risque de pollution de l’environnement ou de surdosage. Les prédateurs en excès disparaîtront faute de nourriture ou se déplaceront vers d’autres parcelles. Le traitement est bien plus ciblé, épargnant les autres insectes présents dans le potager. Araignées rouges, pucerons, cochenilles, larves de doryphore, fourmis, limaces, larves de hannetons, vers gris, chenilles de papillons sont quelques exemples de bioagresseurs ravageurs le plus souvent rencontrés dans un jardin potager dont le développement peut être réduit, voire arrêter par l’importation d’un prédateur spécifique. C’est aussi le cas pour le carpocapse qui creuse des galeries dans les pommes, poires, noix et pêches ; des arbres fruitiers que l'on rencontre quelquefois à proximité d'un potager chez des particuliers.
Les liens précisés dans le bandeau de couleur verte situé en fin de page renvoient sur quelques exemples de bioagresseurs dont les populations peuvent être contrôlées par l’importation d’auxiliaires utiles dans un potager. Parmi les prédateurs des bioagresseurs suceurs, les coccinelles font l’objet d’une étude plus précise parce que j’estime que pour le jardinier amateur, c’est le prédateur le plus facile à maîtriser. D’autres auxiliaires utiles sont évoqués comme les acariens (contre l’araignée rouge), la chrysope (contre les pucerons, cochenilles, larves de doryphore…) ou encore les nématodes (contre les fourmis, larves du hanneton…).
Je tiens toutefois à préciser qu’il est plus difficile de « soigner » des plantes avec des coccinelles que d’utiliser un pulvérisateur, car, cela demande beaucoup d’attention et une certaine expérience. Par exemple, il faut déterminer avec précision quand il faut introduire les prédateurs ; une importation trop vite ou trop tard a des conséquences différentes. Soit les coccinelles mourront de faim, soit elles n’auront pas le temps d’éviter l’introduction de maladies opportunistes. Un traitement trop tardif nécessite une importation massive de prédateurs dont la quantité n’est pas facile à trouver dans le commerce. Mais, avec le temps, on finit par apprécier cette méthode de protection des plantes qui par rapport aux pesticides synthétiques ou bios s'avère plus efficace, surtout quand les bioagresseurs deviennent résistants à ces produits.
Les difficultés rencontrées sont exposées afin que le lecteur évite certaines erreurs.
Les auxiliaires utiles importés de l’étranger ne sont pas décrits en raison des conséquences négatives sur l’environnement quelques fois rencontrés.
Cliquer sur l'un des bouton ci-dessous pour accéder à un dossier. Les auxiliaires utiles pour les groupes de bioagresseurs sont précisés dans chaque dossier.