Initiation aux méthodes intégrées au jardin potager
Chapitre : Traitements
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⇒ Glyphosate ; toxicité et risques d'exposition.
Le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), émanation de l’OMS, a classé en 2015 le glyphosate comme cancérogène probable pour l’homme (Groupe 2A). Quelques mois plus tard, l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) et l’EChA (Agence européenne des produits chimiques) ont publié leurs propres expertises précisant que le glyphosate ne serait pour l’homme ni cancérigène, ni mutagène, ni toxique pour la reproduction.
Pourquoi une telle différence d’appréciation ?
Le CIRC prend en compte les études in vivo, et in vitro mais ignore les publications dont les auteurs ont un lien avec l’industrie. Par contre, les agences sanitaires intègrent les études des industrielles que réfutent les organisations environnementales sous prétexte que ces études ne seraient pas objectives. Les agences sanitaires sont également accusées d’être influencées par un lobbyisme particulièrement agressif de l’entreprise Mossanto-Bayer producteur des préparations contenant du glyphosate.
Quand toutes les agences sanitaires produisent les mêmes conclusions, est c’est le cas pour le glyphosate, on est alors en présence d’un consensus robuste qu’il est difficile de mettre en doute. C’est vrai pour les consensus actuels pour le climat, les vaccins, les ondes électromagnétiques… et pourquoi pas le glyphosate. C’est pourtant l’avis consensuel des agences sanitaires qui est refuté par les anti-glyphosate alors que cet avis n’est pas en contradiction avec les conclusions du CIRC, leurs objectifs et les critères retenus n’étant pas les mêmes.
Commençons par étudier les critères de classement et le contenu du tableau des cancérogènes probables pour l’homme établi par le CIRC.
Le groupe 2A dans lequel figure le glyphosate rassemble les substances dont la cancérogénicité chez l'homme est limitée mais avec des preuves suffisantes de cancérogénicité chez l'animal. Cette liste met l'accent sur le danger lié aux agents, mais ne tient pas compte du risque lié à la dose, c'est-à-dire de la probabilité de développer un cancer compte tenu du niveau d'exposition à l’agent cancérogène. Il appartient aux agences sanitaires telles que l’EFSA d'en tenir compte et d’en tirer les conclusions. Cette différence d’appréciation d’une molécule considérée comme dangereuse a son importance sans laquelle il est impossible de définir les protections qu’il faut mettre en place pour se protéger et quand elles deviennent inutiles.
Il est intéressant de prendre comme exemple une autre molécule figurant dans le groupe 2A : l’acrylamide.
Pourquoi choisir l’acrylamide ?
Extraits de la nomenclature du CIRC
La nomenclature du CIRC est consultable ici
L’acrylamide se forme spontanément lors de cuissons à haute température (supérieure à 120 °C) d'aliments riches en glucides et en protéines. Cette substance est présente dans le café suite à la torréfaction, mais aussi dans de nombreux autres produits soumis à des températures élevées, comme les amandes grillées, les frites et même certains légumes cuits.
Le glyphosate appartenant à la même classification que l’acrylamide, pourquoi personne ne demande l’interdiction du café ? Pourquoi tant d’énergie pour combattre l’usage du glyphosate, et rien contre le café qui contient une substance reconnue comme cancérogène probable dans la nomenclature du CIRC ?
Parce qu’il n’existe aucune étude scientifique démontrant que la consommation du café entraine une augmentation des risques de cancer. La dose d’acrylamide est si faible dans le café que pour retrouver un risque de cancer inquiétant, il faudrait au moins consommer 1000 tasses de café par jour.
Pour citer Paracelse « Tout est poison et rien n’est sans poison ; la dose seule fait que quelque chose n’est pas un poison. ». Plus l’’exposition à l’agent cancérogène est faible, plus le risque de développer un cancer diminue. Ce risque est pratiquement nul quand l’exposition est 700 fois inférieure à la dose considérée comme toxique (a).
Le CIRC a établi que le glyphosate est cancérogène à partir de doses très largement supérieures à celles utilisées pour détruire les adventices, soit environ 1000 fois la dose préconisée en agriculture (b). Toutefois, le risque encouru par les agriculteurs n’est pas nul. C’est surtout durant la manipulation des bidons de concentré de glyphosate que le risque de toxicité devient préoccupant si les précautions requises ne sont pas appliquées, une situation quelquefois rencontrée dans les campagnes où certains agriculteurs ne portent pas de protection individuelle et s’exposent pendant des années à des inhalations. Ces négligences sont à l’origine d’accidents qui ont débouché sur des procès largement médiatisés soutenus par des militants anti-glyphosate.
En ce qui concerne les études indépendantes, l'EFSA est accusée d’avoir repris mot pour mot le dossier soumis par Monsanto. La quasi-totalité des études montrant un effet délétère du glyphosate auraient été déclarées non fiables. L'EFSA affirme qu'elle a évalué les études soumises par les industriels de manière indépendante. Ecarter la copie d’un texte n’a de sens que si son contenu est entaché d’erreurs. Faut-il alors s’appuyer sur des données robustes contredisant les documents fournis par les industriels. Dans le cas contraire, si des experts estiment que l’étude est correcte, pourquoi faudrait-elle l’ignorer ?
Si certaines études de recherche n’ont pas été prise en compte par les agences sanitaires, c’est parce qu’elles ne remplissaient pas les critères permettant d’affirmer les résultats prétendus et les risques encourus. Tout doit être vérifié : le protocole réalisé, l’origine des produits testés, les méthodes de mesure, le nombre d’essais, la nature et le nombre de participants des cohortes, les biais éventuels…. Pour identifier les dangers et les risques d’exposition d’une substance, l’EFSA effectue une analyse de toutes les publications scientifiques, mais pas n’importe comment. Les études sont retenues si elles respectent les critères rigoureux et obligatoires définis notamment dans le règlement de l’Union européenne n° 283/2013. Le glyphosate étant un sujet très sensible, il est certain que chaque publication a été examinée à la loupe par l’EFSA et les autres agences sanitaires, d’autant que l’entreprise Mosanto a été condamnée plusieurs fois à verser des indemnités à des particuliers.
Des méta-analyses renforceraient la présomption d’un lien entre glyphosate et le risque de Lymphomes non hodgkiniens dans des populations d’agriculteurs. Cependant, plusieurs études récentes, dont une analyse de cohorte (Andreotti et coll., 2018) spécifiquement sur l’exposition au glyphosate en utilisant les données de suivi les plus à jour, ne montrent pas d’association et aucun effet dose n’a été mis en évidence. Le Groupe de travail commun sur les résidus des pesticides (JMPR) de l’Organisation mondiale de la santé a souligné que l’étude de l’Agricultural Health Study (AHS) constitue la seule étude prospective de bonne qualité.
Il est utile de rappeler que l’étude de la cohorte Agrican en France (c) qui rassemble plus de 180 000 personnes appartenant au monde agricole français, montre que la mortalité des agriculteurs principaux utilisateurs des pesticides, est inférieure ou égale à celle de la population générale pour toutes les formes de cancer. En ce qui concerne la mortalité, on ne trouve chez les agriculteurs aucune mortalité supérieure à la normale, quelle que soit la forme de cancer. Au contraire, leur mortalité est significativement inférieure à celle de la population générale pour la majorité des types de tumeurs que les agriculteurs soient ou non utilisateurs de pesticides.
Ainsi, à ce jour, il n’existe aucune étude scientifique robuste montrant que la dose de glyphosate préconisée en agriculture présente un risque cancérogène avéré tant que les précautions recommandées sont appliquées. Et c’est spécifié dans la fiche synthétique de l’INRS en cliquant ici.
Une étude très détaillée du CNRS sur les risques sur la santé du glyphosate et formulations à base de glyphosate est également accessible ici
a) Les perturbateurs endocriniens qui agissent à très faibles doses n’obéissent pas à cette règle, mais leurs actions sur les organismes sont très différentes (ils perturbent l’action des hormones). Bien que les données de la littérature soient contradictoires, l’Efsa a publié en 2017 que le glyphosate n’était probablement pas un perturbateur endocrinien, laissant cependant le débat ouvert.
b) Depuis octobre 2020, le glyphosate est autorisé à 1080 g/ha/an seulement dans les situations de non-labour ou labour d’été-début automne en sol hydromorphe ou en présence d’adventice règlementée (l’ambroisie est surtout concernée dans certains départements), dans ce dernier cas la dose peut aller jusqu’à 2880 g/ha/an.
c) https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/pesticides-et-cancers-chez-les-agriculteurs-la-fuite-en-avant-vers-lirrefutabilite-premiere-partie/
Toxicocinétique – Métabolisme
La pénétration du glyphosate à travers la peau est limitée (moins de 3 % chez le rat). Il est peu, voire pas du tout, métabolisé chez l’animal et il ne s’accumule pas.
Toxicité expérimentale
Toxicité aiguë
La toxicité aiguë du glyphosate est faible par voie orale. L’exposition par inhalation provoque des atteintes pulmonaires parfois sévères, des atteintes hépatiques et rénales. De légères irritations cutanées et de sévères irritations de l’œil ont été rapportées.
Toxicité subchronique, chronique
Les études subaiguës et subchroniques par voie orale montrent une toxicité faible du glyphosate.
Effets génotoxiques
Le potentiel mutagène du glyphosate a été évalué dans de très nombreux tests in vitro et in vivo, qui n’ont pas montré d’effets génotoxiques.
Effets cancérogènes
Les différentes études de toxicité chronique réalisées n’ont pas mis en évidence de potentiel cancérogène pour le glyphosate.
Effets sur la reproduction
Aucun effet sur les paramètres de la reproduction n’a été noté, et les études conduites sur le rat et le lapin n’ont pas mis en évidence d’effets tératogènes du glyphosate à des doses non toxiques pour les mères.
Toxicité sur l'Homme
Il n’existe pas de donnée sur l’exposition au glyphosate seul, mais seulement en préparation commerciale. L’exposition aiguë à ces préparations est en général irritante, voire caustique, pour la peau et les muqueuses. Des réactions allergiques sont rapportées. L’ingestion volontaire ou accidentelle entraîne des atteintes sévères pouvant être d’évolution fatale. La présence de surfactant dans la préparation a été rendue responsable des complications pulmonaires fréquemment observées. L’exposition répétée cause des dermites de contact. Une augmentation du risque d’apparition de certaines hémopathies a été rapportée, mais aucune conclusion ne peut être rendue actuellement. Il n’existe pas de donnée sur les effets génotoxiques ou toxiques pour la reproduction.
La forte controverse sur le glyphosate déclenchée depuis quelques années par des journalistes d’insinuation et des ONG a produit de nombreux effets négatifs et dérives interdisant le grand public de démêler le vrai du faux. La confusion entre danger et niveau d’exposition est entretenue soit par ignorance des auteurs, soit volontairement pour susciter un climat de peur. Malheureusement l’enseignement de la toxicologie alimentaire est réduit dans beaucoup de formations scientifiques, y compris dans les universités médicales expliquant pour quelle raison certains scientifiques sont incapables de faire la différence entre danger et risque.
Les détracteurs du glyphosate sont à l’affut de toute publications scientifiques défavorables. Le glyphosate pourrait avoir un impact sur le système nerveux entrainant des troubles de la mémoire ou des syndromes dépressifs, ou encore altérerait l’expression des gènes, le développent du microbiote, l’apoptose des cellules anormales... (les autres études favorables très nombreuses, plus de 1500 durant la dernière décennie, sont ignorées par les détracteurs du glyphosate). Mais toutes ces études défavorables souffrent souvent des mêmes défauts : Des biais méthodologiques, le manque de rigueur et l’absence d’une traduction des effets négatifs dans des situations d’exposition réelle chez l’homme. Certaines études sont sponsorisées par des organismes et des entreprises connus pour leur militantisme anti-glyphosate ; le lobbyisme et les conflits d’intérêt ne sont pas toujours le fait de Mosanto-Bayer. Voici quelques exemples qui ont défrayé la chronique dans les médias, chênes de TV et réseaux sociaux :
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En décembre 2008, une étude de l'université de Caen publiée dans la revue Chemical Research in Toxicology, tente de mettre en évidence l'impact de diverses formulations contenant du glyphosate sur des lignées cellulaires humaines. Les auteurs signalent diverses atteintes des cellules (nécrose, asphyxie, dégradation de l'ADN…) qui seraient induites par le glyphosate ou par son produit de dégradation (AMPA), ou encore par un adjuvant présent dans certaines préparations. Cette étude a été fortement critiquée par la communauté scientifique. L'AFSSA a notamment mis en évidence trois erreurs méthodologiques :
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Les cellules ont été soumises à un pH 5,8 sans solution tampon pendant 24h, ce qui permet non pas d'observer l'effet du glyphosate, mais plus vraisemblablement l'effet d'une solution acide et hypotonique sur des cellules. Les cellules animales supportent un pH entre 7,4 et 6,8 et ont besoin d'un environnement ionique précis pour survivre. En l'absence de cellules témoins traitées dans les mêmes conditions l'effet du glyphosate ne peut être confirmé.
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Les observations de mortalité cellulaire ne peuvent pas être extrapolées sur le comportement de l'organisme entier. Des nombreuses substances provoquent des mortalités cellulaires locales sans être toxiques pour l'organisme entier, c'est notamment le cas de certains désinfectants (certains composants des collyres, par exemple).
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L'agence estime que « les auteurs de l'étude surinterprètent leurs résultats en matière de conséquences sanitaires potentielles pour l’homme, notamment fondées sur une extrapolation in vitro in vivo non étayée ».
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En 2010 des scientifiques argentins ont tenté d’évaluer les effets de faibles doses de glyphosate sur le développement en étudiant des embryons de vertébrés. Leur étude publiée dans la revue Chimical Research Toxicology le 9-8-2010 (1) précise notamment que les embryons traités sont hautement anormaux. Là encore il s'agit d'une expérience douteuse, car la solution employée présentait une concentration de 72 à 192 mg de glyphosate par litre, soit 720 000 à 1 900 000 fois supérieure à la dose maximale autorisée pour l'eau potable en France.
1) lyphosate-Based Herbicides Produce Teratogenic Effects on Vertebrates by Impairing Retinoic Acid Signaling
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L’une des études les plus controversées et médiatisées contre le glyphosate fut menée en 2012 par le professeur de biologie moléculaire Gilles-Éric Séralini sur la toxicité du Roundup et du maïs OGM NK603 de Monsanto. Ce chercheur cofondateur du GRIIGEN, opposé à la culture des plantes génétiquement modifiées, reçut l’appui d’Elise Lucet dans un reportage d’Envoyé spécial et du Nouvel Observateur du 20 septembre 2012 qui publia un article intitulé : « OUI, LES OGM SONT DES POISONS ». Pourtant, l’étude de Gilles-Éric Séralini fit l’objet d’une critique quasi unanime de la communauté scientifique avant d’être invalidée par trois études européennes de grande ampleur. Cette étude fut retirée de la célèbre revue Food and Chemical Toxicology qui l’avait initialement publiée (elle fut republiée en juin 2014 en open access dans la revue allemande Environmental Sciences).
Aucun des journalistes d’investigation n’a corrigé Éric Séralini lorsqu’il affirma dans un reportage que l’eau du robinet contenant une dose de glyphosate de 0,1 microgramme par litre (autorisée par la réglementation) est de manière chronique un produit mortel, ce qui est faux. La publication de l’étude de Gilles-Éric Séralini fit l’objet d’une mise en scène médiatique orchestrée par une agence de communication financée par certains géants de la grande distribution désirant investir le marché des produits sans OGM. Un accord de confidentialité a même été signé entre Gilles-Éric Séralini et quelques membres de rédactions, comme celle du Nouvel Observateur. Pour en savoir plus sur cette affaire, cliqer ici
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L’Institut italien Ramazzini connu pour sa ligne partisane contre les pesticides, a publié en été 2025 une étude dans son journal prétendant fournir des preuves significatives montrant une augmentation liée à la dose de tumeurs bénignes et malignes chez des rats exposés au glyphosate. Cette étude a été promue par un large éventail d’ONG, d’activistes et de journalistes d’insinuation, d’organisations politiques et de groupes d’intérêts du secteur américain du contentieux. Cette étude avait pour ambition d'apporter une pièce importante dans le débat autour des effets sur la santé du glyphosate mais les faiblesses scientifiques de cette publication n’ont guère retenu l’attention du journal l’« humanité », d’Europe Ecologie, du journal Le Monde des presses locales tel que Ouest France et d’autres encore. Cette étude a fait l’objet d’une analyse critique du biostatisticien réputé Robert Tarone dans «The Firebreak » dont voici un résumé :
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Les résultats fournis par les chercheurs de Ramazzini souffraient d'une analyse statistique erronée (utilisant des valeurs p approximatives incorrectes plutôt que des valeurs p exactes beaucoup plus élevées), ce qui signifie que le nombre de tendances tumorales significatives était en réalité très faible.
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Le financement de la recherche était entaché de conflits d'intérêts non déclarés (en particulier de la part du secteur américain du contentieux).
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Le processus de publication de l'article était biaisé (dans une revue contrôlée par Ramazzini et évaluée par un activiste du Pesticide Action Network).
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Les chercheurs ont tiré des conclusions malgré l'absence de preuves statistiquement significatives dans leurs tableaux de résultats.
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Les chercheurs ont choisi de ne pas citer ni discuter une importante étude sur les tumeurs chez les rongeurs qui contredit leurs conclusions.
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Les résultats résumés de la monographie 112 du CIRC concernaient uniquement les adénomes observés, sans progression apparente vers des carcinomes.
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Les trois groupes exposés au glyphosate dans l'étude Ramazzini ont tous montré une absence de preuve de tendance dans l'incidence des tumeurs sur l'ensemble des sites anatomiques.
Une traduction de l’article contenant plus de détails sur cette analyse critique est disponible en cliquant ici
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Plus récemment, un article publié en 2000 par Williams et al. sur la sécurité du glyphosate dans le journal à comité de lecture « Regulatory Toxicology and Pharmacology » a fait l’objet d’une rétraction pour une question d’intégrité scientifique, soit 25 ans après sa publication. Cette rétraction, et il fallait s’y attendre, a fait l’objet d’une campagne médiatique des anti-glyphosates relayée dans les presses locales et réseaux sociaux. Cet article retenu en 2000 par les agences sanitaires présentait des preuves de l’innocuité du glyphosate et s’appuyait sur des données fournies par l’industrie. En outre un courrier divulgué lors de la préparation des poursuites judiciaires contre Monsanto, aurait révélé que cette entreprise avait participé à la rédaction de l’article.
La rétraction de l’article n’est donc pas fondée sur des données trafiquées ou une méthodologie erronée. L'EFSA, avait déjà réagi il y a deux ans sur cet article et les preuves présentées, affirmant que l'implication de l'industrie avait été déclarée et que la manière dont l'article avait été rédigé n’entachait pas le contenu scientifique. Il est intéressant de noter que le coéditeur de la revue qui a rétracté l’article (M. Martin van den Berg) est connu pour son activisme contre l’industrie et qu’il s'est fait connaître au début des années 2000 pour ses tests sanguins rudimentaires afin de soutenir les campagnes des ONG contre des retardateurs de flamme bromés. Le dessous des cartes concernant cette affaire qui contient d’autres informations intéressantes sur les motifs de cette rétraction est disponible en cliquant ici.
Enfin, des études ont montré que le glyphosate est aussi un antibiotique et qu’il dégraderait le microbiome du sol. lI peut chélater le calcium et le magnésium réduisant leur absorption par les plantes. Ces inquiétudes n’ont jamais été confirmées dans les techniques de conservation des sols (notamment le sans labour) où le glyphosate est utilisé pour détruire les cultures intercalaires. C’est même l’inverse qui est constaté l’objectif de ces techniques culturales très utilisées notamment aux USA, étant de reconstituer la biodiversité des sols. Encore une fois, ces études n’ont rien à voir avec la réalité des pratiques agricoles et des conséquences liées notamment aux doses utilisées. On imagine mal comment un objectif aussi prioritaire que la reconstruction de la biodiversité des sols serait annihilée par l’épandage d’une substance toxique qui viendrait à empoisonner la microflore.